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  • Source : L’Obs

Plus on en consomme, plus on en veut : LE SUCRE, ce doux poison


Devinette : qu’est-ce qui est plus addictif que la cocaïne, plus rentable que le tabac, plus excitant que l’alcool et plus mortel que les trois réunis ? Réponse : le sucre. Dans un essai percutant, "Sucre. Enquête sur l’autre poudre", le journaliste Bernard Pellegrin recense les ravages de ce doux poison. Biberonnés dès l’enfance au goût sucré avec la complicité des lobbys de l’industrie agroalimentaire, nous avalons tous les jours l’équivalent de 40 morceaux de sucre, soit 20 fois plus qu’un ouvrier parisien au début du XXe siècle, et six fois plus que les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Comment le sucre est devenu l'ennemi public numéro 1?

Pourtant, on sait aujourd’hui que la surconsommation de sucre est néfaste. Le hic, c’est qu’il est absolument partout : il s’affiche en grand sur les murs et les écrans, les étals des boulangeries et les distributeurs à canettes, se cache dans les alcools et les jus 100% fruits, se tapit dans les cigarettes, les shampooings et le parfum, les cordons-bleus, la salade fraîcheur, la soupe minute, le hachis parmentier surgelé, le pain de mie, les boîtes de pâté ou de petits pois…

Pour vendre leur produit fétiche, si rentable car si addictif, les industriels ont mille tours dans leur sac : il existe ainsi 56 appellations différentes pour le sucre ajouté : dextrose de maïs, fructose, saccharose, sirop de glucose, lactose, maltodextrine, dextrine… Pour Bernard Pellegrin, c'est simple :

"Si on enlevait des rayons tous les produits qui contiennent du sucre, il n’en resterait que 20%."

4 millions de diabétiques

Or, plus on en consomme, plus on en veut : le sucre agit comme une drogue sur les neurones qui produisent la dopamine, l’hormone du plaisir, alimentant un cycle de récompense sans fin. Bienvenue dans la civilisation du sucre. Une civilisation pervertie, amollie et peu à peu ravagée par les méfaits de l’or blanc qui sature les foies, dérègle les pancréas, qui se mettent à produire un excès d’insuline fatal pour l’organisme.

On compte aujourd’hui 4 millions de diabétiques de type 2 en France. C’est quatre fois plus qu’il y a trente ans. Un soda par jour augmente les risques de diabète de type 2 de 29%, indépendamment du poids et des calories absorbées, au point que certains ont inventé le terme de "diabésité" pour décrire la pandémie. L’épidémie d’obésité touche, elle, 13% de la population mondiale, soit deux fois plus qu’en 1980, et tue désormais plus que la famine dans le monde. En France, une personne sur huit est obèse. Pour la société, cela représente un coût pharaonique, mais les puissants lobbys, eux, préfèrent capitaliser leur stratégie marketing. Ainsi, selon un document de l’ONG protransparence CEO (Corporate Europe Observatory) datant de juillet 2016, "le coût global du lobbying en faveur du sucre sous toutes ses formes serait de 21,3 millions d’euros par an". Dont un tiers consacré aux relations publiques et publicités…


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