La somatisation est l’expression d’une souffrance intra-psychique ou psycho-sociale par des plaintes corporelles, celles-ci pouvant conduire à une consultation médicale. La somatisation est l’expression de le plus souvent de troubles anxieux et de l’humeur. Les médecins parlent de troubles psychosomatiques, fonctionnels, de somatisation, de troubles de conversion ou somatoformes.
Selon la classification internationale des maladies (CIM-10), les troubles somatoformes sont «caractérisés par des symptômes physiques associés à des demandes d'investigation médicale, persistant malgré des bilans négatifs répétés. La présence avérée d'un trouble physique authentique ne permet pas de rendre compte de la nature ni de la gravité des symptômes du patient. Le patient s'oppose à toute hypothèse psychologique pouvant expliquer ses troubles, même quand le contexte l'évoque ou qu'il existe des symptômes dépressifs ou anxieux manifestes»
La somatisation est sous-évaluée. Il a été estimé qu’environ 10% de la population sur la vie entière était concernée par un problème de somatisation et que 25% des patients en médecine générale souffraient de troubles somatoformes. Un tiers des symptômes en médecine générale sont médicalement inexpliqués. 75% sont améliorés ou disparaissent après une consultation médicale, mais 25% restent chroniques. Un quart des symptômes somatiques à l’hôpital restent médicalement inexpliqués malgré de nombreuses investigations.
Les femmes et les populations précarisées sont les plus touchées.
Il existe des facteurs prédisposants à la somatisation : abus sexuels dans l’enfance, somatisation chez les parents.
Somatisation : quels signes ?
Les troubles de somatisation se traduisent par la présence de symptômes physiques multiples, récurrents et variables. Ceux-ci concernent souvent l’appareil gastro-intestinal ou la peau. Ils peuvent aussi se révéler sous la forme de règles douleurs ou de douleurs vaginales pendant les rapports sexuels (dyspateunie). Ces symptômes ont donné lieu à de nombreuses investigations médicales négatives.
Le syndrome douloureux somatoforme persistant se traduit lui souvent par une douleur intense et persistante, non expliquée entièrement par un problème physique ou physiologique, dans un contexte de problèmes émotionnels et/ou psychosociaux.
Les troubles de somatisation ont un retentissement familial, social et professionnel.
Somatisation : pourquoi ?
La somatisation est le moyen mis en œuvre par l’organisme pour se protéger de trop grandes tensions psychiques. Le corps exprime à « grands cris » une souffrance psychique.
Différents facteurs contextuels ont été mentionnés comme possibles causes de somatisation : des antécédents traumatiques dans l’enfance, exposition dans l’enfance à des décès, divorce, maladies graves dans la famille ou douleurs chroniques chez les membres de la famille. Il a aussi été observé que les patients présentant, à l'âge adulte, un trouble somatoforme auraient eu des parents renforçant l'expression somatique chez eux au détriment de l'expression des émotions. Ces parents auraient eu eux-mêmes des comportements de somatisation.
Les personnes souffrant de dépression majeure tout comme ceux ayant des troubles anxieux ou des troubles affectifs présentent plus de symptômes de somatisation.
La somatisation est associée à des troubles de la personnalité dans 50 à 70% des cas : personnalité histrionique, personnalité antisociale, personnalité évitante, obsessionnelle-compulsive, dépendante, narcissique.
Somatisation : les solutions
Les troubles somatoformes chroniques peuvent être pris en charge avec des antidépresseurs. Si la personne qui somatise a conscience de son trouble elle peut suivre une psychothérapie (psychanalyse, thérapie cognitivo-comportementale, thérapie familiale. thérapies corporelles, thérapies systémiques, relaxation...).
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